Sebourg
Il est indéniable que Sebourg apparaît aujourd’hui résidentiel pour les nombreux touristes sillonnant ses chemins et ses sentiers. Cet attrait remonte déjà curieusement au Moyen Age, longue période au cours de laquelle des bourgeois de Valenciennes investissaient dans les terres du village et même y résidaient… rue des Bourgeois.
Mais la présence humaine sur le territoire qui deviendra Sebourg est bien plus ancienne, attestée par la mise à jour de vestiges néolithiques (-3000) et d’une villa gallo-romaine. La bourgade proprement dite a réellement pris naissance dès l’époque mérovingienne, s’est développée sous les Carolingiens (VIIIe au Xe siècle) pour tomber dans le domaine du comte du Hainaut Bauduin IV qui fera de son fils, au XIIe, le premier seigneur de Sebourg.
Ce dernier est d’ailleurs contemporain d’un ermite sebourgeois, Druon, qui sera élevé à la dignité de saint par la volonté populaire et qui fera du village un centre de pèlerinage important, régionalement parlant, jusqu’au vingtième siècle.
Au XIVe, les manants obtiennent de la part des seigneurs, plus par nécessité de rentrées régulières d’impositions que par mansuétude, un record des coutumes qui aura valeur de charte-loi et qui conditionnera leur vie rurale jusqu’à la Révolution de 1789.
Au XVIe, bien que Sebourg soit alors sous domination catholique espagnole, le protestantisme pénètre les diverses couches sociales et s’oppose au culte de saint Druon. Pour peu de temps cependant car la Contre-Réforme réagit avec vigueur en dépossédant les calvinistes de leurs biens tout en les condamnant par le fer ou par l’exil.
En 1612, les reliques de saint Druon sont placées dans une châsse ; par les dons importants des pèlerins, l’église primitive du XIIIe siècle, se métamorphose en un bel édifice, joyau actuel de la commune.
1678 est mémorable pour Sebourg puisqu’il devient à la fois français et village frontière.
Au XVIIIe siècle, la population double pour atteindre les 1200 âmes. Ce sont en majorité des manouvriers qui trouvent dans le tissage de la laine et du lin un complément à leurs revenus, des laboureurs et des fermiers appelés censiers. Sans oublier un nouveau corps de métier, les employés de la Ferme du roi qui plus tard prendront le nom de douaniers.
Vingt ans avant la prise de la Bastille, la presque totalité de la population entre en rébellion ouverte contre les droits féodaux encore appliqués par une noblesse soucieuse de ses finances. Les sujets du roi n’hésiteront donc pas à entrer dans la tourmente révolutionnaire, mais la jeunesse sebourgeoise paiera un lourd tribut aux guerres de Napoléon 1er.
Sebourg durant le XIXe siècle devient par excellence le village rural, vert de ses cultures, fier de son cheptel de chevaux, de vaches laitières, de moutons, riche de plus d’une centaine de fermes agricoles, d’une toute petite sucrerie, de brasseries et de cossetteries pour la torréfaction des racines de chicorée. La population a uni sa destinée à celle des châtelains qui ont fait disparaître dès 1802 l’ancienne maison forte, dite la Salle, symbole de l’état de féodalité. Les marquis Delacoste ont fait construire le château que les touristes découvrent encore au centre de son parc boisé quand ils se promènent rue des Vérimetz entre Sebourg même et Sebourquiaux.
Fin XIXe, l’attrait des activités minières du Valenciennois, plus rémunératrices, entraîne le déclin du textile puis sa disparition. La population rurale diminue de 20%. Elle avait pourtant atteint son pic démographique vers 1880 avec 1600 habitants.
Le XXe siècle est surtout marqué par deux cruelles occupations en trente ans. Entre 1914 et 1918, le village humilié est rançonné 50 mois sur 51 mois de guerre. A l’armistice, il pleure ses 47 morts pour la France. En 1940-1945, il subit 51 autres mois d’occupation nazie et pleure, une nouvelle fois, pour ses 12 soldats tombés au champ d’honneur. En 1945, il glorifie ses résistants, en particulier son héros torturé mais vivant : Gaston Lépine.
Après cette seconde Guerre Mondiale, la sérénité retrouvée stimule chez les citadins l’attrait pour la vie à la campagne. Les fermettes délaissées leur sont alors des résidences secondaires. Et au cours de ces deux dernières décennies ces secondes habitations deviennent principales. De nouvelles constructions prolifèrent dans un cadre bocager et permettent à Sebourg de retrouver le pic démographique de 1880.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 4 autres membres