Saint Amand
Né en Aquitaine à la fin du Vième siècle, Saint Amand est éduqué dans l’ile d’Yeu d’où il expulse un dragon. Puis il se dirige vers Bourges pour vivre pendant quinze ans en reclus, avant de se rendre à Rome. Il reçoit alors de Saint Pierre en personne la mission d’aller prêcher l’évangile en Flandre. Quatre chapitres de la vie de Saint Amand sont consacrés à ses prédications dans ce pays si entortillé dans les filets du diable que ses habitants offraient leur culte à des arbres et à des morceaux de bois au lieu de le réserver au vrai Dieu, et qu’ils élevaient des temples et adoraient des idoles.
Il devient Evêque de Maastricht en 606, il a trente quatre ans. A Gand, il installe deux monastères, dont l’un au confluent de la Lys et de l’Escaut, plaçant ainsi ce lieu stratégique sous influence chrétienne. Les confluents sont la rencontre de deux rivières considérées comme des divinités à part entière et le lieu de leur réunion est forcement un endroit deux fois plus sacré. Un second monastère est construit sur les hauteurs de la ville. Sa direction est confiée à Saint Bavon, un comte flamand converti.
Une fois son travail terminé, Saint Amand se dirige vers le sud pour aller prêcher la parole de Dieu à Elnon, où il édifie un autre monastère, la futur ville de Saint Amand les Eaux. En fait, ce qui est remarquable, c’est que l’endroit choisi se trouve être à nouveau un confluent, celui de la Scarpe et de l’Elnon. Une légende locale prétend même qu’il aurait érigé auparavant un oratoire consacré à Saint Martin à Château l’Abbaye, très précisément au confluent cette fois de la Scarpe et de l’Escaut, là où se dressait une statue de Mercure, alias le dieu Lug des Gaulois.
Saint Amand meurt un 6 février vers l’an 661, à l’âge présumé de quatre vingt dix ans. Il est servi contre les maux d’estomac, les yeux, les rhumatismes, les reins et les fièvres. Cent cinquante ans après sa mort, une inondation menace la crypte de l’abbaye de Saint Amand, où il est inhumé. L’abbé de l’époque, Lothaire est inquiet. Il songe à sauver les restes précieux, descend dans le souterrain et, d’une main tremblante, soulève lentement la pierre du sépulcre. Il est aussitôt frappé de stupeur, il tombe face contre terre. Saint Amand est là, étendu devant ses yeux. Son corps n’a subi aucune altération. Ses cheveux sacerdotaux sont intacts. Ses cheveux, ses ongles, ont poussé depuis qu’il a été déposé dans sons linceul. Lothaire décide de lui tailler la barbe. Il a même l’audace de vouloir extraire les dents avec une tenaille pour obtenir autant de reliques précieuses mais là, surprise, des gouttes de sang perlent dès qu’il tire sur la dent. Il a, néanmoins, la présence d’esprit de recueillir le liquide dans un vase en ivoire pour en faire une relique supplémentaire.
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