La Tribu

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La Tour de St Amand

Vers l’an 638, saint Amand vint fonder un monastère entre la Scarpe et la petite rivière d’Elnon, sur un terrain qui lui avait été donné par Dagobert, roi de France. Cette abbaye fut plusieurs fois détruite pendant les guerres sanglantes dont nos contrées furent le théâtre; 200 ans après sa fondation, les Normands vinrent la saccager et égorgèrent les moines qui s’y trouvaient. Elle fut rebâtie entièrement en 1662 par Nicolas Dubois, alors abbé. La magnificence de ce monument frappait d’admiration les voyageurs, et on le regardait comme une des merveilles du pays.

 

La tour de l’abbaye, seul reste de tant de gloire, a 81 mètres 56 centimètres de hauteur; elle est construite en pierres blanches, à l’exception des assises inférieures qui sont en grès : ses parements sont décorés de scultures, d’inscriptions, d’enroulements et d’ornements si bien combinés avec les conditions de solidité, qu’ils dénotent l’oeuvre d’un homme de génie qui a su s’écarter de la routine de son siècle.

 

du haut de la tour on découvre une vaste étendue de pays; on suit la scarpe, réduite actuellement  à couler dans les redressements que l’on a fait à son cours, mais dont l’aspect était bien plus pittoresque lorsqu’elle déroulait lentement ses eaux, en enlaçant mille fois les vastes prairies que son limon venait féconder.

 

Ce monument réclame des travaux d’entretien et de consolidation : en abattant la nef de l’église, on l’a privé d’un appui sur lequel l’architecte avait sans doute compté, dans ses savantes combinaisons, pour la solidité de son oeuvre. Une lézarde s’est déclarée, et la masse paraît pencher du côté où l’église lui servait naguères de contrefort; des fragments de pierres se détachent, d’ailleurs du haut de l’édifice.

 

L’abbaye de Saint-Amand vit mourir, en 1536, Jean Second, auteur des BAISERS et surnommé le Tibulle moderne; son tombeau, qui occupait une place distinguée dans l’église, fut détruit en 1586 par les hérétiques, et rétabli peu après. Les restes du poète batave furent définitivement jetés au vent pendant la tourmente de 93.

 

Au VIIème siècle, SAINT-AMAND n’était qu’un village, connu sous le nom d’ELNON. En 634, le Roi DAGOBERT donna cette terre et le village a un religieux nommé AMAND. Celui-ci y fonda une abbaye qui prit son nom.

 

Ce monastère fut brûlé par les Vikings (Normands) en l’an 880.

 

En 1340, le comte du Hainaut s’empara de la ville, ainsi que de l’abbaye, y mit le feu et en massacra tous les habitants pour se venger des bourgeois et de la garnison qui avaient dévasté HASNON.

 

En 1477, les mêmes faits se reproduisent. Les troupes de la duchesse de Bourgogne lui firent subir les mêmes malheurs.

 

En 1521, le prince de Ligue met siège et prend la ville.

 

En 1667, les Français s’en rendirent maîtres et la dévastèrent entièrement.

 

On voit encore de nos jours dans cette ville, le clocher de l’ancienne abbaye, bâti de 1633 à 1636; c’est tout ce qui reste du plus beau monument gothique de toute la région. Il est construit en grès et pierres blanches, sculptées de la base au sommet, cette tour qui sert aujourd’hui d’horloge publique domine toute la contrée.

 

On arrive au sommet par un escalier de 450 marches.

 

le joyau de cet ensemble de constructions, distribué sur un carré de 180 mètres de côté était évidemment l’Église abbatiale. Avec ses 120 mètres de long, son double transept, son choeur surélevé, auquel on accédait par quarante trois degrés, sa tour portail de 80 mètres, sans parler de la richesse de la décoration intérieure, à laquelle contribua RUBENS, cette blanche cathédrale dominait la région comme le symbole même de l’autorité de l’abbaye et de la puissance d’une tradition. Tout cela a péri dans les années qui suivirent la révolution, à l’exception de la tour sauvée par sa masse même.

 

Elle continue à suggérer avec force le rôle spirituel et temporel des abbés de SaintAmand.



15/04/2011
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